samedi 11 avril 2015

Müldeponie - Through The Shadow War (Part. II)



Du donjon-synth qu’ils appellent ça, mais gardez-vous bien de penser que vous allez ressentir les affres d’un prisonnier qui serait enchaîné dans l’obscurité en proie à la paranoïa et à la dépression…
En réalité, ce nouveau sous-genre douteux n’est qu’un euphémisme pour désigner la musique d’ascenseur, vous savez, celle qui se compose de trois accords douteux au synthé joués en boucle pour déstresser les femmes enceintes au cas où le bordel tomberait en panne. À travers la guerre de l’ombre qu’ils intitulent leur galette, c’est clair qu’ils ne doivent pas y voir bien clair au fond de leur ascenseur une fois tombé en panne.
C’est pas très commode de devoir attendre plusieurs heures enfermé dans une cage que les chevaliers techniciens viennent vous sauver de là. Surtout si vous alliez à un rendez-vous important, l’enfermement vous tape rapidement sur les nerfs, un peu comme la musique de ce disque et, l’ambiance peut tourner dangereusement au huit clôt infernal si vous avez la malchance de tomber avec des vieux claustrophobes ou des gosses incontinents.
Mais le pire reste à venir lorsque vous découvrez avec irritation que l’un des chiards a ramené une sorte de jeu de rôle sur plateau avec des histoires de bébés dragons qui foutent le feu à des villes avec des noms à la con comme Nargue-goth-tronc. Lorsque vous agonisez tellement de frustration à la fin, à vous dire que vous êtes bloqués dans un putain d’ascenseur pendant que la réunion au boulot est déjà finie, que votre patron a sans doute profité de l’absence du mâle dominant que vous êtes pour ramener chez lui vos plus belles collègues de boulot, vous décidez de vous asseoir en tailleur aux côtés des autres mômes pour participer à leur jeu de rôle bidon.
Maturité de l’Homme : mettre le même sérieux qu’on mettait au jeu étant enfant que Nietzsche disait… Sauf qu’ici on ne retrouvera point la mélancolie médiévale à la Mortiis de notre enfance puisqu’on se contentera d’attendre la fin de notre supplice aux sons des sifflements de la tuyauterie rompant un silence entrecoupé de niais « J’ai gagné ! », « Tricheur ! » et autre « C’est pas du jeu, euh ! » .
Mais qu’est ce qu’ils foutent les techniciens à la fin ? J’imagine qu’avec les caméras de surveillance dans la cabine, ils doivent bien se foutre de ma gueule à me voir moufter comme ça contre cette ambiance de sieste en maternelle à défaut de pouvoir parler de musique épique comme on nous le vend sur la jaquette. Pas un hasard donc que ce soit sorti chez Depressive Illusions Records. Ça doit pas leur être très utile non plus en Ukraine pour déprimer les gens vu les problèmes qu’ils ont actuellement déjà là bas…
Peut être que c’est ma faute, que je suis devenu un vieux con, que je ne comprends plus les nouvelles modes musicales et culturelles des jeunes. C’est net qu’avec ma vieille veste à patch Johnny, je dois faire un peu cave face à une armée de chevaliers du Gondor venus terrasser le dragon sur leurs destriers blancs. C’est peut être ça la La Traversée des Âges dont ils causent… Sauf qu’ils viennent pour me dérober mes princesses à grand coup de copinage myspace et facebook et là moi je suis pas d’accord. J’ai finalement douillé du Müldeponie pendant à peu près une demie heure enfermé dans un ascenseur alors que j’ai l’impression d’y être resté toute la nuit. C’est peut être ça aussi la magie du monde merveilleux de ce groupe.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire